Les orgues de Paris
ORGUES DE PARIS © 2024 Vincent Hildebrandt ACCUEIL LES ORGUES

Saint Leu

Saint Gilles

92 bis, rue Saint-Denis, 75001 Paris

Orgue de tribune OdC >

L’église Saint-Leu-Saint-Gilles, situé au cœur de Paris, remonte au 13ème siècle (1230). C'est l'un des rares monuments religieux de cette période, se dressant le long de l'ancienne voie romaine (rue Saint Denis) menant à Saint-Denis, Pontoise et Rouen, qui devint plus tard la route triomphale pour les entrées royales dans la capitale. Lorsque la chapelle Saint-Gilles est devenue trop petite au XIVe siècle, l’actuelle église Saint-Leu fut construite (1310), ce qui explique le double vocable de l’église En raison de la percée du boulevard Sébastopol, le chœur a été raccourci de 5 mètres et trois chapelles ont été démolies au milieu du XIXe siècle. Victor Baltard fut alors chargé de restaurer l'église en y ajoutant des chapelles latérales. De plus, une tour et une horloge ont été ajoutées (1858). La nef est construite en style gothique, tandis que le chœur est construit en style renaissance. Depuis 1928, l'église est confiée aux Chevaliers du Saint Sépulcre de Jérusalem.
A1 L'orgue de Saint-Leu-Saint-Gilles a été construit en 1788 par François-Henri Clicquot. Il réutilise une partie de l'ancien orgue construit par Guy Jolly en 1658-1659, qui était un agrandissement d'un orgue construit avant 1603 et modifié par les facteurs Mathieu Langhedul (1603) et Pierre Pescheur (1619). De cet instrument subsiste la partie centrale du grand buffet. C’est le facteur Jolly qui rajouta le Positif de dos. A cette date, l'instrument parle sur 3 claviers et pédalier et 25 jeux. En 1671 a lieu un nouveau remaniement de l'instrument par le facteur Enocq qui rajoute un quatrième clavier, élargit l'étendue du pédalier et change 10 jeux mais ne modifie pas en profondeur les caractéristiques sonores. L'instrument atteint 4 claviers et 28 jeux. 1788 François-Henri Clicquot marquera profondément l'orgue de St-Leu - St-Gilles. Il a rajouté les ailes concaves au buffet du grand-orgue. Mis à part une partie du buffet qu'il reprend, il est fort probable que Clicquot renouvela l'ensemble de la tuyauterie et de la mécanique. 1867 En 1867, le facteur d'orgue Suret a modifié l’orgue: Rajout d'un clavier expressif doté de 6 jeux mais parlant seulement sur une partie du clavier. Suppression corrélative des deux claviers de récit et d'écho. Modification de la composition de certains claviers : par exemple, Suret a supprimé 3 à 4 jeux du positif pour installer deux jeux de huit pieds et déplacer le hautbois au nouveau récit expressif. Changement des claviers de la console, afin de rendre le jeu plus facile à l'organiste. Néanmoins, Suret a conservé l'essentiel de la mécanique de Clicquot (sommiers compris) et une grande partie du matériau sonore. 1911-1912 Le facteur Mutin est intervenu en 1911-1912, probablement pour réparer quelques dégâts faits par la Commune de Paris (disparition de certains jeux?) et pour y faire quelques adaptations : suppression du pédalier à la française (semble-t-il conservé par Suret), réharmonisation du plein jeu, rajouts possible de jeux d'anches harmoniques, etc. 1920 Le facteur d'orgue Béasse intervient au début des années 1920 en faisant lui aussi quelques adaptations. Tout au long du XXème siècle, l'orgue n'a subi aucune intervention et son état s'est lentement dégradé. À bout de souffle en 1967, l'orgue subit de gros dégâts au cours d'un incendie en 1974. Et ce qui n'a pas été détruit par le feu et la chaleur a probablement été endommagé par l'eau et les produits d'extinction utilisés pour éteindre l'incendie. L'orgue est depuis cette date totalement injouable. Une association a été fondée en 2012 afin de récolter des fonds pour une future restauration. L'orgue comporte 14 jeux qui sont antérieurs à la Révolution (11 complets, 3 partiels) ,9-10 jeux de Suret et 2 jeux de Mutin. Video of the organ in its present state. Site of the organ Plaquette
Dans le plan de maintien du patrimoine culturel de la Ville de Paris, cet orgue est parmi les quatre instruments prestigieux et emblématiques, classés au titre des Monuments Historiques, qui nécessitent une opération de restauration fondamentale. Enjeux de la restauration Les premières interventions connues de facteurs d’orgue à Saint-Leu-Saint-Gilles datent de 1619: le facteur d’orgue Pescheur modifie et agrandit alors l’orgue originel mais conserve son buffet: l’instrument est encore de taille modeste avec un clavier et un pédalier en tirasse. Au milieu du XVIIe siècle, il est certain que l’instrument ne suffisait plus pour le nouveau répertoire musical de l’époque et les besoins de la liturgie. Dès 1637, le facteur d’orgue Jolly porte l’instrument quasiment aux dimensions qu’on lui connaît actuellement en ajoutant le positif de dos. En 1659, l’ensemble comporte 27 jeux. En 1671, le facteur Enocq rajoute un quatrième clavier, élargit l’étendue du pédalier et change dix jeux mais ne modifie pas fondamentalement les caractéristiques sonores. L’intervention de François-Henri Clicquot marque profondément l’instrument puisqu’on lui doit l’essentiel de la mécanique, plus de 60% de la tuyauterie et une partie importante du buffet. L’orgue sonne toujours sur quatre claviers mais avec 28 jeux forts bien équilibrés. Grand facteur d’orgue du milieu du XIXème siècle, se situant à la frontière entre l’orgue classique et l’orgue romantique, Suret a, en 1855, modifié sans le dénaturer l’orgue Clicquot: ajout d’un clavier expressif, suppression corrélative des deux claviers de récit et d’écho, modification de la composition de certains claviers, changement des claviers de la console… Le facteur Mutin est intervenu en 1911-1912, probablement pour réparer quelques dégâts survenus lors de la Commune de Paris et moderniser l’orgue «au goût du jour»: suppression du pédalier à la française, réharmonisation du plein jeu, ajout de jeux d’anches harmoniques… Malheureusement, en 1974, un incendie fit subir à ce bel instrument de très importants dégâts. Il est, depuis cette date, totalement injouable. L’association Orgues de Saint-Leu-SaintGilles se mobilise pour la reconstruction des grandes orgues Clicquot afin de faire profiter les organistes mais aussi les futurs organistes de cet instrument exceptionnel. L’état actuel de l’instrument nécessite une restauration d’ampleur: nettoyage de la mécanique et de la tuyauterie, reconstitution des tuyaux manquants, démontage complet et remplacement de la peausserie des sommiers, réfection de la console, reprise de l’alimentation et traitement du buffet. L’étude préalable est à réaliser par un technicien-conseil de l’État. Appel au Mécénat: 2.280.000€. Les coûts liés à la maîtrise d’œuvre s’ajoutent à ce montant et seront pris en charge par la Ville de Paris. Source
1788 - Clicquot (3) 1855 - Suret (5) 1912 - Mutin (5) 1920 - Béasse (5)

III/24 - traction mécanique

composition

Muet depuis 1974

Organiste conservateur François Périllon Concerts - Messes avec orgue - Vidéos -
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A1 L'orgue de Saint-Leu-Saint-Gilles a été construit en 1788 par François-Henri Clicquot. Il réutilise une partie de l'ancien orgue construit par Guy Jolly en 1658-1659, qui était un agrandissement d'un orgue construit avant 1603 et modifié par les facteurs Mathieu Langhedul (1603) et Pierre Pescheur (1619). De cet instrument subsiste la partie centrale du grand buffet. C’est le facteur Jolly qui rajouta le Positif de dos. A cette date, l'instrument parle sur 3 claviers et pédalier et 25 jeux. En 1671 a lieu un nouveau remaniement de l'instrument par le facteur Enocq qui rajoute un quatrième clavier, élargit l'étendue du pédalier et change 10 jeux mais ne modifie pas en profondeur les caractéristiques sonores. L'instrument atteint 4 claviers et 28 jeux. 1788 François-Henri Clicquot marquera profondément l'orgue de St-Leu - St-Gilles. Il a rajouté les ailes concaves au buffet du grand-orgue. Mis à part une partie du buffet qu'il reprend, il est fort probable que Clicquot renouvela l'ensemble de la tuyauterie et de la mécanique. 1867 En 1867, le facteur d'orgue Suret a modifié l’orgue: Rajout d'un clavier expressif doté de 6 jeux mais parlant seulement sur une partie du clavier. Suppression corrélative des deux claviers de récit et d'écho. Modification de la composition de certains claviers : par exemple, Suret a supprimé 3 à 4 jeux du positif pour installer deux jeux de huit pieds et déplacer le hautbois au nouveau récit expressif. Changement des claviers de la console, afin de rendre le jeu plus facile à l'organiste. Néanmoins, Suret a conservé l'essentiel de la mécanique de Clicquot (sommiers compris) et une grande partie du matériau sonore. 1911-1912 Le facteur Mutin est intervenu en 1911-1912, probablement pour réparer quelques dégâts faits par la Commune de Paris (disparition de certains jeux?) et pour y faire quelques adaptations : suppression du pédalier à la française (semble- t-il conservé par Suret), réharmonisation du plein jeu, rajouts possible de jeux d'anches harmoniques, etc. 1920 Le facteur d'orgue Béasse intervient au début des années 1920 en faisant lui aussi quelques adaptations. Tout au long du XXème siècle, l'orgue n'a subi aucune intervention et son état s'est lentement dégradé. À bout de souffle en 1967, l'orgue subit de gros dégâts au cours d'un incendie en 1974. Et ce qui n'a pas été détruit par le feu et la chaleur a probablement été endommagé par l'eau et les produits d'extinction utilisés pour éteindre l'incendie. L'orgue est depuis cette date totalement injouable. Une association a été fondée en 2012 afin de récolter des fonds pour une future restauration. L'orgue comporte 14 jeux qui sont antérieurs à la Révolution (11 complets, 3 partiels) ,9-10 jeux de Suret et 2 jeux de Mutin. Video of the organ in its present state. Site of the organ Plaquette
1788 - Clicquot (3) 1855 - Suret (5) 1912 - Mutin (5) 1920 - Béasse (5)

III/24 - traction mécanique

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