Saint Leu
Saint Gilles 1 - 2
92 bis, rue Saint-Denis, 75001 Paris
Orgue de tribune
<1600 - ??
1603 - Matthijs Langhedul
1619 - Pierre Pescheur
1659 - Guy Jolly
1671 - Enocq
1788 - Clicquot
1855 - Suret
1912 - Mutin
L’église Saint-Leu-Saint-Gilles, situé au cœur de
Paris, remonte au 13ème siècle (1230). C'est l'un
des rares monuments religieux de cette période, se
dressant le long de l'ancienne voie romaine (rue
Saint Denis) menant à Saint-Denis, Pontoise et
Rouen, qui devint plus tard la route triomphale
pour les entrées royales dans la capitale. Lorsque la
chapelle Saint-Gilles est devenue trop petite au XIVe
siècle, l’actuelle église Saint-Leu fut construite
(1310), ce qui explique le double vocable de l’église
En raison de la percée du boulevard Sébastopol, le
chœur a été raccourci de 5 mètres et trois chapelles
ont été démolies au milieu du XIXe siècle. Victor
Baltard fut alors chargé de restaurer l'église en y
ajoutant des chapelles latérales. De plus, une tour
et une horloge ont été ajoutées (1858). La nef est
construite en style gothique, tandis que le chœur
est construit en style renaissance. Depuis 1928,
l'église est confiée aux Chevaliers du Saint Sépulcre
de Jérusalem.
L'orgue de Saint-Leu-Saint-Gilles a été construit en 1788
par François-Henri Clicquot. Il réutilise une grande partie
de l'ancien orgue construit par Guy Jolly en 1658-1659, qui
était un agrandissement d'un orgue construit avant 1580
et modifié par les facteurs Mathieu Langhedul (1603) et
Pierre Pescheur (1619). De cet instrument subsiste la
partie centrale du grand buffet qui est sans doute
antérieure à 1600. C’est le facteur Jolly qui rajouta le Positif
de dos. Plus tard, Clicquot réalisa les extensions latérales
du buffet du GO. L’instrument possédait alors 4 claviers et
traversa la Révolution française sans trop d’encombre.
En 1855, il fut confié à Suret qui releva l’instrument et qui
en profita pour adjoindre un Récit expressif de 42 notes,
une nouvelle soufflerie Cumins ainsi que de nouveaux
claviers. Certains jeux de Clicquot furent également
remplacés.
L’instrument fut légèrement endommagé lors des
événements de la Commune, en 1870.
En 1912, Mutin opéra un relevage et en profita pour
remplacer toutes les anches du GO. L’instrument
fonctionna alors jusqu’en 1974 où un incendie ravagea
l’escalier conduisant à la tribune ainsi qu’une partie de la
Pédale. Depuis, l’instrument est malheureusement muet et
attend une restauration qui serait vraiment souhaitable
compte tenu de son historicité. Une association a été
fondée en 2012 afin de récolter des fonds pour une future
restauration.
L'orgue comporte 14 jeux qui sont antérieurs à la
Révolution (11 complets, 3 partiels) ,9-10 jeux de Suret et 2
jeux de Mutin.
Video of the organ in its present state.
Site of the organ
Plaquette
Dans le plan de maintien du patrimoine culturel de la Ville
de Paris, cet orgue est parmi les quatre instruments
prestigieux et emblématiques, classés au titre des
Monuments Historiques, qui nécessitent une opération de
restauration fondamentale.
Enjeux de la restauration
Les premières interventions connues de facteurs
d’orgue à Saint-Leu-Saint-Gilles datent de 1619: le
facteur d’orgue Pescheur modifie et agrandit alors
l’orgue originel mais conserve son buffet: l’instrument
est encore de taille modeste avec un clavier et un
pédalier en tirasse. Au milieu du XVIIe siècle, il est
certain que l’instrument ne suffisait plus pour le
nouveau répertoire musical de l’époque et les besoins
de la liturgie. Dès 1637, le facteur d’orgue Jolly porte
l’instrument quasiment aux dimensions qu’on lui
connaît actuellement en ajoutant le positif de dos. En
1659, l’ensemble comporte 27 jeux. En 1671, le facteur
Enocq rajoute un quatrième clavier, élargit l’étendue
du pédalier et change dix jeux mais ne modifie pas
fondamentalement les caractéristiques sonores.
L’intervention de François-Henri Clicquot marque
profondément l’instrument puisqu’on lui doit l’essentiel
de la mécanique, plus de 60% de la tuyauterie et une
partie importante du buffet. L’orgue sonne toujours sur
quatre claviers mais avec 28 jeux forts bien équilibrés.
Grand facteur d’orgue du milieu du XIXème siècle, se
situant à la frontière entre l’orgue classique et l’orgue
romantique, Suret a, en 1855, modifié sans le
dénaturer l’orgue Clicquot: ajout d’un clavier expressif,
suppression corrélative des deux claviers de récit et
d’écho, modification de la composition de certains
claviers, changement des claviers de la console…
Le facteur Mutin est intervenu en 1911-1912,
probablement pour réparer quelques dégâts survenus
lors de la Commune de Paris et moderniser l’orgue «au
goût du jour»: suppression du pédalier à la française,
réharmonisation du plein jeu, ajout de jeux d’anches
harmoniques… Malheureusement, en 1974, un
incendie fit subir à ce bel instrument de très
importants dégâts. Il est, depuis cette date, totalement
injouable. L’association Orgues de Saint-Leu-SaintGilles
se mobilise pour la reconstruction des grandes orgues
Clicquot afin de faire profiter les organistes mais aussi
les futurs organistes de cet instrument exceptionnel.
L’état actuel de l’instrument nécessite une restauration
d’ampleur: nettoyage de la mécanique et de la
tuyauterie, reconstitution des tuyaux manquants,
démontage complet et remplacement de la peausserie
des sommiers, réfection de la console, reprise de
l’alimentation et traitement du buffet. L’étude préalable
est à réaliser par un technicien-conseil de l’État.
Appel au Mécénat: 2.280.000€. Les coûts liés à la maîtrise
d’œuvre s’ajoutent à ce montant et seront pris en charge
par la Ville de Paris.
Source
Saint Leu
Saint Gilles 1 - 2
92 bis, rue Saint-Denis, 75001 Paris
Orgue de tribune
<1600 - ??
1603 - Matthijs Langhedul
1619 - Pierre Pescheur
1659 - Guy Jolly
1671 - Enocq
1788 - Clicquot
1855 - Suret
1912 - Mutin
ORGUES DE PARIS © 2023 Vincent Hildebrandt LES ORGUES
L'orgue de Saint-Leu-Saint-Gilles a été construit en 1788
par François-Henri Clicquot. Il réutilise une grande partie
de l'ancien orgue construit par Guy Jolly en 1658-1659, qui
était un agrandissement d'un orgue construit avant 1580
et modifié par les facteurs Mathieu Langhedul (1603) et
Pierre Pescheur (1619). De cet instrument subsiste la
partie centrale du grand buffet qui est sans doute
antérieure à 1600. C’est le facteur Jolly qui rajouta le Positif
de dos. Plus tard, Clicquot réalisa les extensions latérales
du buffet du GO. L’instrument possédait alors 4 claviers et
traversa la Révolution française sans trop d’encombre.
En 1855, il fut confié à Suret qui releva l’instrument et qui
en profita pour adjoindre un Récit expressif de 42 notes,
une nouvelle soufflerie Cumins ainsi que de nouveaux
claviers. Certains jeux de Clicquot furent également
remplacés.
L’instrument fut légèrement endommagé lors des
événements de la Commune, en 1870.
En 1912, Mutin opéra un relevage et en profita pour
remplacer toutes les anches du GO. L’instrument
fonctionna alors jusqu’en 1974 où un incendie ravagea
l’escalier conduisant à la tribune ainsi qu’une partie de la
Pédale. Depuis, l’instrument est malheureusement muet et
attend une restauration qui serait vraiment souhaitable
compte tenu de son historicité. Une association a été
fondée en 2012 afin de récolter des fonds pour une future
restauration.
L'orgue comporte 14 jeux qui sont antérieurs à la
Révolution (11 complets, 3 partiels) ,9-10 jeux de Suret et 2
jeux de Mutin.
Video of the organ in its present state.
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